Nos Convictions
Notre collectif a travaillé durant le printemps et l’été 2024 pour définir les lignes de force qui sous-tendront notre programme pour les élections. Ces lignes de force sont les suivantes :
… pour une gouvernance collégiale
À l’heure où il n’est pas facile d’accepter et de faire vivre le débat contradictoire, l’université doit montrer l’exemple. Sa gouvernance doit aussi permettre de préserver l’indépendance de ses choix pour garantir les libertés académiques dans un système de plus en plus centralisé et hiérarchisé. Cela signifie d’assumer notre modèle pluriel à 35 composantes, qui fait droit à leur hétérogénéité, d’en renforcer la subsidiarité et de le faire évoluer vers plus de confiance et de collégialité.
Mettre en place une gouvernance collégiale,
c’est associer toutes les parties prenantes à l’élaboration et à la prise de décision.
Pour cela, nous voulons :
- Responsabiliser pleinement les composantes et les unités de recherche en les associant à l’élaboration des décisions ;
- Renforcer le rôle du conseil académique dans la construction des politiques de formation et de recherche ;
- Accorder une place plus importante aux étudiantes et étudiants et aux personnels BIATPSS dans la gouvernance, et intensifier le dialogue social ;
- Assumer un débat contradictoire et respectueux comme le moteur démocratique de nos instances.
… pour garantir l’équité
Les politiques d’excellence ont été posées en France il y a quinze ans pour faire émerger quelques sites au niveau international. Il s’agit aujourd’hui d’élargir cette dynamique à tous nos secteurs d’activité : la recherche, la formation, la vie étudiante, l’administration. Cela implique de réinterroger le concept d’« excellence » à l’aune des attentes et des valeurs du monde d’aujourd’hui. Cela implique aussi de le décliner en toute transparence et de donner les moyens justes et proportionnés à tous pour fonctionner au meilleur niveau.
Garantir une meilleure équité,
c’est assumer de sortir du modèle exclusif de l’excellence.
Pour cela, nous voulons :
- Assumer que la qualité d’une université est celle de l’ensemble de ses parties ;
- Accompagner par les fonds de l’initiative d’excellence la transformation de nos pratiques et de nos métiers pour contribuer aux grandes transitions sociétales et environnementales de notre époque ;
- Soutenir la qualité de notre recherche au plus haut niveau dans tous les domaines, en engageant un chantier progressif et justement proportionné de redistribution des moyens. Ce chantier ne réussira que s’il respecte les modes de fonctionnement et d’organisation propres à chaque milieu disciplinaire et s’il contribue à les soutenir ;
- Adapter, en concertation avec le CROUS, notre système d’aides pour permettre à tous les jeunes d’étudier dans des conditions décentes et, ainsi, garantir l’égalité des chances.
… pour répondre aux attentes de la jeunesse
Nos étudiantes et étudiants ont aussi changé. Ils sont formés différemment depuis la mise en œuvre de la réforme du lycée. Ils attendent de l’université qu’elle leur donne les outils nécessaires pour s’adapter à des parcours professionnels changeants et pluriels et pour devenir les acteurs de la société de demain. Remettre le projet de notre université en phase avec la jeune génération et l’articuler avec les transformations du monde socio-économique, culturel et éducatif, tel est le défi que nous souhaitons relever.
Répondre aux attentes de la jeunesse, c’est contribuer activement aux transformations de nos sociétés et construire ensemble le monde de demain.
Pour cela, nous voulons :
- Proposer des formations académiques solides, nourries par la recherche, qui ouvrent le regard, qui favorisent l’esprit d’innovation et qui aiguisent l’esprit critique ;
- Adapter notre premier cycle aux nouveaux profils des étudiantes et étudiants ;
- Contribuer à la formation d’enseignants du primaire et du secondaire de qualité et conscients des enjeux d’aujourd’hui ;
- Soutenir fortement le doctorat comme vivier des universités de demain, en renforçant le rôle des écoles doctorales et l’autonomie des doctorantes et doctorants ;
- Garantir à toutes et à tous, quels que soient leur genre, leur origine, leur orientation sexuelle, leur religion et leur opinion, un droit au respect mutuel et à la protection de chacune et chacun.
… pour une université accueillante
La forte internationalisation de notre université constitue une richesse qu’il nous faut à tout prix préserver. Car aujourd’hui, plus que jamais, cette pluralité est essentielle. Dans un contexte concurrentiel, où les formations privées prennent un essor toujours plus grand, il devient primordial d’offrir un cadre d’étude de qualité, avec un souci d’exigence à la hauteur de nos ambitions et de celles de tous les jeunes. Cette même exigence d’accueil doit guider nos politiques sociales envers tous nos personnels, académiques et BIATPSS.
Être une université accueillante, c’est assumer la force de notre diversité.
Pour cela, nous voulons :
- Renforcer la qualité et l’exigence de nos formations pour les rendre attractives ;
- Adopter une politique de ressources humaines qui garantisse une stabilité à nos personnels, qui rende nos emplois attractifs et qui tienne compte de l’évolution des métiers et des compétences dans les carrières ;
- Revenir sur la mise en place des droits différenciés pour les étudiantes et les étudiants étrangers, dans le respect de la réglementation ;
- Développer une approche qualitative globale de l’« expérience étudiante » qui soit la plus équitable possible entre nos différentes filières ;
- Poursuivre notre politique d’accueil des chercheurs et des étudiants en exil, en les intégrant plus fortement au reste de la communauté.
… pour respirer
À l’heure où les sollicitations sont permanentes, où les normes se densifient, où les évaluations se complexifient, nous avons besoin de retrouver du temps pour respirer, pour prendre du recul, pour développer notre créativité. Notre établissement a des marges de manœuvre dans ses propres procédures pour ne pas céder à la tentation de reproduire en interne le système qui prévaut à l’extérieur. Il doit aussi saisir l’opportunité, dans un contexte budgétaire fortement contraint, de privilégier l’amélioration en profondeur de son propre fonctionnement plutôt que la course aux nouveaux projets.
Respirer, c’est revenir à l’essentiel.
Pour cela, nous voulons :
- Engager un chantier de simplification et de modernisation de nos procédures et outils ;
- Redonner du temps, en limitant le recours aux appels à projets et évaluations internes et en agissant sur le référentiel et les sabbatiques ;
- Revoir collectivement notre calendrier universitaire et nos rythmes hebdomadaires ;
- Faire respirer nos campus, en les rendant plus agréables, plus verts, plus silencieux ;
- Repenser nos mobilités, quotidiennes et occasionnelles, ensemble pour les rendre plus douces, plus agréables et plus soutenables pour notre planète.