Pour une santé forte et solidaire, ancrée dans notre université et dans notre territoire

L’université de Strasbourg, avec les acteurs régionaux de l’INSERM, du CNRS, de l’INRIA ainsi que les hôpitaux Universitaires de Strasbourg et l’IHU Strasbourg, forment un site majeur en France pour la recherche médicale et les études de santé. Il s’agit clairement d’un secteur où nous nous différencions aux niveaux national et international et qui bénéficie d’une indéniable visibilité. Les listes Au pluriel, dont le projet est justement de renforcer ce qui nous singularise et qui fait notre force, porteront une politique ambitieuse, tant pour une formation plus ouverte et plus éclairée de nos étudiants que pour une recherche, pleinement ancrée dans la politique scientifique de l’université et au service des patients.

Il est temps de réaffirmer notre engagement envers un secteur santé fort au sein de notre université. La santé n’est pas un privilège, c’est un droit fondamental pour chaque membre de notre communauté universitaire. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons exiger des conditions de travail et d’étude à la hauteur des enjeux sanitaires actuels et futurs. La santé, bien commun essentiel, ne peut être réduite à une question technique ou économique ; elle est une question de justice sociale, de solidarité, d’accès pour toutes et tous à des soins de qualité, proches de nos réalités de vie. Collectivement, nous devons rester vigilants à l’organisation des soins, en l’ancrant profondément dans notre université et notre territoire, pour une santé de proximité, plus humaine, plus égalitaire, ce d’autant que notre système de santé est à un tournant et qu’il est urgent d’en repenser les fondements. En effet, l’université joue un rôle crucial dans l’évolution des pratiques, des modèles de soin et dans la diffusion des connaissances sur les enjeux de santé publique, en partenariat avec les hôpitaux universitaires, vecteur de recherche et d’innovation, qui doit également se réinventer. L’université est le lieu où les étudiantes et étudiants prennent conscience des enjeux sociaux, économiques et environnementaux qui pèsent sur la santé publique et les inégalités d’accès aux soins.

Dans ce contexte, les listes Au pluriel s’engagent à :

1) Promouvoir et garantir une formation qualifiée et évolutive

L’université doit être le berceau d’une formation solide, ouverte et adaptée aux défis contemporains. Cette formation ne se limite pas à des compétences techniques : elle doit également intégrer une approche humaine, sociale et éthique. En multipliant les collaborations avec de nombreuses composantes, notre modèle doit se consolider pour multiplier les origines de nos étudiants. Car l’interdisciplinarité commence dès la L1. Avec ce modèle, que nous défendons, l’université permet de former des soignants non seulement compétents, mais aussi responsables, capables de comprendre les inégalités de santé, d’adopter une approche préventive et de développer une écoute attentive des besoins des usagers.

La formation des professionnels de santé doit être un processus dynamique et évolutif, qui anticipe les besoins de demain. Nous devons renforcer et développer les formations continues, ouvertes à la recherche et à l’innovation, mais aussi accessibles à des profils diversifiés, pour garantir que les métiers de la santé soient ouverts à toutes et tous, sans distinction. Tous nos étudiants en santé doivent être formés non seulement dans les amphithéâtres et les laboratoires, ainsi que dans les structures de soins, pour que l’université soit véritablement en phase avec les réalités du terrain.

2) Accompagner de moyens financiers et humains la recherche médicale et l’innovation en santé

La recherche est au cœur de l’université. Or, la recherche en santé doit absolument dépasser les murs de l’université pour s’ancrer dans les réalités sociales, et donc ne pas se limiter à des perspectives technologiques ou pharmaceutiques. Elle se doit d’être holistique et doit ainsi être tournée vers les inégalités sociales de santé, les déterminants sociaux de la santé, la santé mentale, la santé des plus fragiles comme les enfants et les personnes âgées, la prévention, et les soins de proximité, dans une approche pragmatique et opérationnelle. C’est à l’université, à travers ses recherches, ses enseignements et ses engagements sociaux, de faire entendre une voix claire et forte en faveur d’une refonte profonde de notre modèle sanitaire, une voix qui ne se laisse pas dicter par des logiques de rentabilité, mais qui place l’humain au centre de toutes les préoccupations.

Il est donc impératif, pour soutenir les grands axes de recherche en santé qui font la renommée du site strasbourgeois, que l’université reprenne l’initiative et puisse bénéficier des financements publics (MERRI) afin de renforcer les laboratoires de recherche ayant une activité de recherche en santé notamment avec les universitaires de la santé. En pratique, il convient que les MERRI issus notamment des publications scientifiques (points dits SIGAPS) soient réinvestis pleinement dans la recherche, avec comme but le cercle vertueux au service des malades et de leurs familles. Cela doit passer par la révision des contrats entre l’université et le CHU, prévu dans la loi HPST et par la mise en place d’un comité stratégique CHU-université qui pilote le partenariat. Par ailleurs, comme cela est déjà fait dans d’autres sites universitaires (Université de Lyon 1, Université de Lille, Sorbonne Université…), la recherche clinique ne doit pas se faire en dehors de l’université, mais avec elle et avec l’appui de ses services.

3) Promouvoir une santé publique de qualité pour toutes et tous, avec un accès équitable aux soins et une prévention renforcée au sein de notre université

La santé n’est pas une question uniquement hospitalière ou clinique. L’université doit être un acteur majeur dans la définition d’un modèle de santé qui dépasse la seule logique curative pour intégrer la prévention, l’éducation à la santé et l’action communautaire. Les universités, en lien avec les collectivités locales, doivent s’impliquer dans la construction d’un véritable « écosystème de santé » à l’échelle des territoires. Les partenariats entre l’université et les collectivités locales, les associations, et les hôpitaux doivent se multiplier pour créer une dynamique collective en faveur d’une meilleure accessibilité aux soins. Ce modèle de santé doit se construire à partir du terrain, avec la participation des usagers, des soignants, des chercheurs et des citoyens.

Une santé forte, portée par l’université, n’est pas une utopie : c’est une nécessité, une urgence même. Il est primordial de redonner à l’université son rôle central dans l’élaboration des politiques de santé, mais aussi dans la formation de soignants qui incarnent les valeurs de solidarité, de justice sociale et d’équité. Ce modèle de santé est fondé sur l’éducation, la recherche et la coopération entre toutes nos composantes. Le moment est venu d’agir.

Parallèlement, nous ne pouvons avoir une faculté de médecine, de maïeutique et des métiers de la santé de qualité et ne pas offrir à nos étudiantes et étudiants un service de santé universitaire du même niveau. D’énormes progrès ont été faits, notamment dans le domaine de la santé mentale et de la prévention des addictions. Ces efforts doivent être poursuivis. En plus de la distribution de protections menstruelles, nous devons aussi mettre au débat un droit à l’absence encadré pour les étudiantes ayant des règles douloureuses et un congé menstruel pour nos personnels. La santé nous concerne tous, celle de nos étudiantes et de nos étudiants, celle de nos personnels avant tout.

4) Lutter contre la précarisation des travailleurs et travailleuses du secteur santé

Notre système de santé souffre de négligence, de sous-financement et de conditions de travail de plus en plus difficile. Cette précarisation croissante des acteurs du secteur de la santé est une réalité tragique et inacceptable. Ce n’est pas une fatalité, mais plutôt une conséquence directe des choix politiques, économiques et sociaux faits ces dernières années. Cette précarisation est d’abord une violence sociale qui frappe en premier lieu nos étudiants en santé. Elle se manifeste de plusieurs manières : surcharge de travail, manque de moyens matériels, isolement, multiplication des stages non rémunérés, etc. Nos étudiants du secteur de la santé ne doivent pas être la variable d’ajustement de l’organisation des soins. Il est indispensable de donner plus de pouvoir aux commissions de bien-être et de lutte contre les violences, mais aussi de promouvoir fortement le dispositif Santé Psy Étudiants.

Nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire à se mobiliser : que ce soit par la formation, par la recherche ou par le soutien aux personnels soignants, nous devons toutes et tous contribuer à un secteur de la santé fort et résilient, en harmonie avec les besoins sociaux et les exigences de la société.

Pour un secteur santé fort, pour une université solidaire et engagée !

VOTEZ AU PLURIEL !

30 novembre 2024

L’équipe Au pluriel

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