English version of the program

Une triple ambition pour notre université

Quinze ans après la fusion, nous portons une nouvelle ambition qui devra guider notre action dans les quinze ans à venir. Cet Agenda 2040 est un projet pour notre université. C’est aussi un projet de territoire. Il se décline, pour le prochain mandat (2025-2029), en trois ambitions (scientifique, éducative et territoriale) et s’appuie sur quatre piliers, qui devront soutenir notre action au quotidien. Ce projet s’adosse à trois valeurs fortes, qui nous obligent en termes d’exemplarité, et propose une méthode qui fait évoluer notre approche de la gestion des ressources financières.


Nous portons la conviction que le rayonnement scientifique d’une université repose sur celui de l’ensemble de ses unités de recherche et que, pour promouvoir un dialogue de qualité entre les disciplines, il est essentiel qu’elles soient toutes de haut niveau. Nous assumons donc de sortir des politiques d’ « excellence » telles qu’elles sont mises en œuvre aujourd’hui et de porter, à la place, une ambition scientifique forte, collective et équitable. Si tous les projets engagés continueront évidemment jusqu’à leur terme, le mandat qui s’ouvre sera celui du changement : pour des moyens récurrents mieux répartis entre tous, pour des projets sur appel pleinement intégrés dans nos missions et dans notre fonctionnement, pour des infrastructures de qualité qui offrent des conditions de travail attractives et permettent d’obtenir des résultats de grande qualité. Nous accompagnerons aussi l’émergence et soutiendrons les domaines (ou thématiques) qui nous singularisent. Cela se fera par la confiance que nous accorderons aux acteurs en interne, par la transparence de nos choix et dans le cadre d’une stratégie scientifique globale et concertée, qui associera les organismes nationaux de recherche et les collectivités.

Nos principales propositions sont :

  • Mettre en place un comité stratégique des partenaires (organismes nationaux de recherche, collectivités territoriales, UHA) pour élaborer une politique de recherche concertée à l’échelle du site et, par souci de transparence, supprimer l’actuel comité de pilotage IdEx.
  • Établir une programmation pluriannuelle du financement de la recherche par secteur disciplinaire (dotation financière, ressources humaines, plateformes et équipements, etc.). Dans ce cadre, faire évoluer le fonctionnement de la conférence des directeurs d’unité en lui permettant de siéger en formation restreinte par secteur disciplinaire de recherche.
  • Doter ces programmations pluriannuelles, qui viendront soutenir l’activité de toutes les unités, en :
    • Basculant progressivement une partie de crédits recherche de l’IdEx ;
    • Fléchant une partie des frais de gestion prélevés sur les projets au budget de fonctionnement des unités de recherche.
  • Créer un fonds pour l’émergence de nouveaux sujets ou procédés.
  • Intégrer pleinement le secteur santé dans la politique scientifique universitaire, notamment la recherche clinique, comme cela se fait déjà dans d’autres universités.

Notre Agenda 2040 porte une ambition éducative forte, qui vise à former des citoyens éclairés ayant acquis des savoirs solides et avancés, liés à la recherche. Pour le mandat qui vient, nous ferons de l’université le lieu de l’émancipation intellectuelle. Nous assumons la pluralité et la diversité de nos formations et revendiquons une différence plus marquée entre les filières à visée professionnelle plus immédiate et les filières plus théoriques ou fondamentales. Les filières professionnalisantes et l’alternance doivent servir de socle à des partenariats structurés avec les différentes branches d’activité qui, de la formation tout au long de la vie à la valorisation et au mécénat, construisent des ponts entre l’université et le monde socio-économique. Pour autant, nous garantirons partout un socle « académique », dont font partie l’autonomie de la pensée, l’esprit critique et l’apprentissage par soi-même. L’intelligence artificielle sera mise à profit pour renforcer ce socle académique, et non l’inverse. Nous profiterons des cinq ans avant la prochaine offre de formation pour engager une réflexion pour mieux adapter nos licences aux nouveaux profils des bacheliers issus de la réforme du lycée et pour favoriser les réorientations (reconnaissance d’équivalences, DU Tremplin-Réussite). Enfin, en articulation avec nos parcours disciplinaires, nous promouvrons l’interdisciplinarité et l’émergence de nouvelles formations, en identifiant une vice-présidence chargée de ces questions.

Nos principales propositions sont :

  1. Garantir un socle « académique » à tous nos parcours de formation, en assumant de construire nos formations à partir des connaissances et en reconnaissant une place à ces connaissances dans le portfolio de nos étudiantes et étudiants.
  2. Assumer l’hétérogénéité de nos filières et soutenir fortement la professionnalisation là où elle est attendue et nécessaire (écoles, IUT, licences pros…).
  3. Proposer des ressources permettant de développer des outils d’aide à une pédagogie inclusive (et non pas seulement innovante) et adaptée à tous les enseignantes et enseignants, dans une approche différenciée qui prenne en compte les besoins et les spécificités de chaque composante.
  4. Intégrer progressivement la maîtrise de l’intelligence artificielle à tous nos parcours de formation en développant en parallèle une approche critique de celle-ci et en adaptant notre niveau d’exigence vis-à-vis de nos étudiantes et étudiants.
  5. Adapter la première année de licence pour en faire une année de consolidation des acquis universitaires. Cela permettra prendre en compte les nouveaux profils de bacheliers issus de la réforme du lycée.
  6. Promouvoir l’interdisciplinarité à tous les niveaux (L-M-D), en l’appuyant sur des bases disciplinaires solides, par un portage politique confié à une vice-présidence, qui devra faire émerger et structurer des projets innovants en formation et en recherche.
  7. Poursuivre l’universitarisation des formations paramédicales.

Nous sommes convaincus que l’un des atouts majeurs de notre université est sa situation géographique, en immédiate proximité de grands centres universitaires allemands et suisses. Cette localisation nous différencie de nombreuses autres universités en France et fait de l’espace du Rhin supérieur le premier acteur potentiel de la recherche et de la formation en Europe. Notre Agenda 2040 vise la création d’une véritable fédération universitaire du Rhin supérieur, ultime étape de développement d’EUCOR, qui additionnera les forces de toutes les universités de la région et qui créera de manière systémique des collaborations en recherche et en formation. Les sciences humaines et sociales, qui font l’histoire commune de notre espace rhénan, pourront en être la colonne vertébrale.

Pour le mandat qui vient, nous renforcerons l’ancrage territorial d’EUCOR, sa gouvernance et favoriserons les collaborations entre toutes les disciplines. Cet objectif devra se doubler d’une coopération renforcée entre les établissements d’enseignement supérieur alsacien. Le « site alsacien » devra se penser dans la complémentarité de tous les acteurs. Il devra se doter d’un nom qui lui soit propre et gagner en visibilité en se dotant d’une stratégie forte et partagée, articulée avec les politiques du territoire. Là encore, la logique partenariale, mettant ensemble les forces de chacun des acteurs, sera privilégiée à toute logique de fusion ou de création d’un établissement public expérimental. À cette échelle, nous pousserons une politique documentaire partagée, l’innovation et la créativité (à travers notre PUI), la vie étudiante et la recherche participative.

Au sein de la Région Grand Est, nous renforcerons, dans un esprit de collaboration et non de concurrence, nos liens avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne pour partager des infrastructures de recherche de haute qualité, pour structurer nos relations avec les pays frontaliers et pour mettre en place une offre de formation concertée, qui cultive la diversité de nos formations et soutienne les disciplines rares.

Fière de son nom, l’université de Strasbourg se positionnera au cœur des dynamiques éducatives, sociales, culturelles et économiques de la ville et de l’Eurométropole. Nous favoriserons le croisement des savoirs, autour de nos équipements culturels de la Neustadt, et porterons une attention particulière au logement étudiant, aux mobilités, à l’accès aux outils numériques, à la créativité et à l’esprit d’entreprise. La santé, à travers le lien avec les Hôpitaux universitaires de Strasbourg et les acteurs du secteur, tiendra une place de premier plan, dans une approche globale qui va du laboratoire au lit du patient.

Nous lancerons parallèlement une réflexion éclairée pour imaginer collectivement le campus du xxie siècle, qui répondra aux nouveaux usages des espaces et aux modes d’organisation du travail, des études et des mobilités et qui les pensera dans toute l’étendue du territoire alsacien. Nous défendrons nos sites déconcentrés (Haguenau, Sélestat) comme des points d’ancrage de notre action dans les territoires ruraux et les centres urbains périphériques.

Nos principales propositions sont :

  • Établir une programmation pluriannuelle avec l’Eurométropole de Strasbourg sur des actions prioritaires en direction des étudiants et étudiantes (mobilité, santé, culture, …).
  • Organiser à l’échelle du Grand Est les réponses aux grands projets de financement nationaux de la recherche (PIA, CPER, …).
  • Faire évoluer EUCOR vers une fédération universitaire du Rhin supérieur, en renforçant sa gouvernance et son action sur le territoire.
  • Établir un état des lieux des potentiels de collaborations en termes de recherche et de formation avec les établissements de la région Grand Est et ceux du Rhin supérieur.
  • Faire émerger de nouveaux projets associatifs et culturels entre les établissements du Rhin supérieur, à l’instar du Tour Eucor.

Quatre piliers pour soutenir notre action

Notre université rassemble plus de 6 000 personnels et près de 60 000 étudiantes et étudiants. La taille et la diversité de cette communauté est une force, à condition que cette communauté soit considérée, engagée et soudée. Nous accorderons donc une grande importance aux conditions de travail et d’étude, aux perspectives à long terme que nous donnons à nos personnels et à la réduction des inégalités.

Nous mènerons une politique de recrutement plus juste et plus transparente, en concertation avec les acteurs internes (composantes et unités) et, lorsque cela est pertinent, avec des partenaires externes (CNRS, INSERM…). Nous associerons pleinement les instances statutaires aux choix que nous ferons, garantirons l’indépendance des comités de recrutement et serons attentifs à l’égalité entre femmes et hommes. Dans un établissement où 52% des agents sont contractuels, nous ferons de l’emploi titulaire une priorité. Dans un contexte de rotation toujours plus grande de nos personnels, nous donnerons des garanties à long terme à nos agents, reconnaîtrons les charges connexes dans un référentiel revu et mettrons l’accent sur la qualité de vie au travail par un portage politique dédié. Nous y inclurons des dispositifs renforcés d’inclusion pour nos personnels et nos étudiants, notamment celles et ceux en situation de handicap.

Afin de réduire les disparités entre nos différents campus, nous déconcentrerons notre offre de vie étudiante et d’activités pour les personnels dans tous les campus et proposerons des activités visant à susciter la rencontre entre étudiants et personnels, qu’ils soient enseignants-chercheur ou BIATPSS. En concertation avec le CROUS et les acteurs associatifs, nous renforcerons l’accompagnement et l’aide des étudiants les plus fragiles et précaires, notamment pour la santé mentale. Les dispositifs de repérage de ces situations comme celui des étudiants-relais et la formation des personnels seront au cœur de notre action.

Nos principales propositions sont :

  • Favoriser des passages plus rapides en CDI de nos BIATPSS dans le cas de missions pérennes et donner des opportunités accrues de titularisation.
  • Résorber les décalages grade-fonction et avoir une politique de recrutement qui réduise le plus possible le recours aux catégories C.
  • Promouvoir la mobilité interne comme levier de progression de carrière et de montée en compétences des personnels.
  • Créer un département « Amélioration de la vie de qualité et des conditions de travail », qui mettra en œuvre la politique portée dans ce champ et pourra recueillir en toute confidentialité des doléances de la part des enseignants-chercheurs et des BIATPSS.
  • Engager une révision du référentiel d’heures pour les enseignants-chercheurs et l’adapter à la réalité de l’évolution de leurs missions (direction d’unité devenue plus chronophage, pilotage des formations, science-société, science ouverte, montage de projets internationaux…)
  • Animer et faire vivre tous les campus en répartissant l’activité aujourd’hui concentrée sur les campus centraux. La CVEC et l’expertise des services centraux (SVU, SUAC, SPACS, service des sports) seront mobilisées.
  • Créer des espaces et des temps de rencontre pour toute la communauté :
    • Renforcer la plateforme d’échanges de services et d’équipements (« troc ») entre services et l’étendre à des services rendus entre agents ;
    • Faciliter l’accès des BIATPSS à notre offre de cours et de conférences ;
    • Créer un lieu de rencontre convivial pour boire un verre, partager des expériences et échanger sur nos pratiques ;
    • Généraliser les espaces partagés de convivialité (cuisine, café…) dans tous les bâtiments de l’université.
  • Passer d’une approche « handicap » à une politique globale d’inclusion de tous nos personnels et étudiantes et étudiants. Cela passe par un accompagnement renforcé de ces personnes et par un accompagnement au changement de nos pratiques dans certains domaines (numérique, pédagogique, accessibilité…).
  • Renforcer les synergies et les moyens avec les acteurs du secteur social pour les étudiants d’un côté et pour les personnels de l’autre (SSU, Mission solidarité, SVU, SPACS, service social des personnels…).

La vie de notre communauté doit reposer sur une démocratie forte, assumée et affirmée. Ce n’est qu’à ce prix que nos choix seront collectivement acceptés et que nous pourrons mettre en œuvre notre projet à la hauteur de nos ambitions. Parce qu’aujourd’hui notre fonctionnement est trop vertical et descendant, nous voulons remettre la démocratie au cœur de l’université.

Faire de la démocratie un pilier de notre université, c’est respecter la liberté de parole et d’opinion et favoriser le débat dans nos instances. Les choix que nous aurons à faire ne seront pas imposés verticalement par l’équipe de présidence, mais débattus dans les instances compétentes dont les ordres du jour seront partout partagés en avance. Nous garantirons démocratie et transparence à toutes nos instances et créerons les conditions d’un dialogue renforcé entre elles.

Faire de la démocratie un pilier de notre université, c’est construire nos politiques avec nos composantes et nos unités. Nous assumons donc de mettre en œuvre une approche décentralisée du rapport entre la présidence et les composantes. Nous maintiendrons l’organisation actuelle à deux niveaux, sans introduire d’intermédiaire (collegium ou autre). Car la pluralité de nos disciplines et filières est une force, à condition que nous reconnaissions les différences de fonctionnement entre nos composantes (facultés, écoles, IUT, instituts…) et que nous leur donnions plus de marge d’organisation internes. Cela signifie des cadrages plus souples et des moyens dont elles disposent plus librement.

Enfin, faire de la démocratie un pilier de notre université, c’est permettre à nos étudiants de l’exercer par leur engagement associatif ou citoyen et par une culture renforcée du débat.

Nos principales propositions sont :

  • Créer une présidence du conseil académique séparée de la présidence de l’université, et doter le conseil académique d’un bureau qui comprendra notamment un élu étudiant (VP CaC) et un élu BIATPSS.
  • Faire participer les directeurs et directrices de composantes et d’unités à l’élaboration des politiques de formation et de recherche, en dotant leurs conférences d’un bureau avec une présidence et une vice-présidence tournant tous les ans.
  • Rendre plus représentatif l’actuel conseil de présidence en y intégrant, en formation élargie, les représentants des conférences de directeurs et directrices et le bureau du conseil académique.
  • Déléguer certaines des compétences du central aux composantes :
    • Assouplir les cadrages des conseils centraux pour donner plus de latitude aux conseils de composantes et d’unités de recherche (allocation des moyens, MECC, calendrier universitaire…) ;
    • Équilibrer la répartition des compétences entre le central et les composantes (cadrage général & discussions bilatérales).
  • Donner plus de marges aux composantes dans la gestion de leurs ressources, en donnant une plus grande autonomie dans la gestion des ressources propres.
  • Remettre l’administration en proximité en créant des pôles locaux de compétences (par site ou composante). Nous renforcerons le rôle des services centraux en tant que services support (outils, infrastructures) et déléguerons la mise en œuvre de ces outils dans les composantes et unités.
  • Viser 100% d’étudiantes et étudiants « engagés » une fois dans leur cursus et reconnaître cet engagement dans tous les cursus par des crédits ECTS. Ce dispositif remplacera l’actuel DUEE (Diplôme Universitaire de l’Engagement Étudiant).

Notre université est fortement présente à l’international (plus de 700 partenariats et 120 diplômes partagés). Elle est aussi fortement internationalisée (20% d’étudiants étrangers). Nous renforcerons notre positionnement international en définissant une stratégie d’établissement forte et lisible, qui identifie des aires géographiques ciblées et qui serve nos intérêts et ceux de notre communauté. Dans un monde en pleine évolution, nous devrons définir une stratégie responsable, qui prenne en compte les questions humaines et éthiques. Il serait peu pertinent de dénoncer systématiquement nos partenariats avec les pays autocratiques ou ne respectant pas nos valeurs. Les étudiants et chercheurs de ces pays sont en attente d’une main tendue de notre part. Pour autant, si les partenariats ne convergent pas avec nos intérêts ou s’ils nous imposent de renoncer à nos valeurs, nous proposerons à nos instances de les arrêter.

Attachés à notre mission de service public et à la diversité de notre communauté, nous mettrons tout en œuvre pour accueillir, dans les meilleures conditions possibles et sans aucune discrimination, les étudiantes et les étudiants qui ont les prérequis académiques pour intégrer nos filières. Nous sommes opposés à la mise en œuvre des droits différenciés pour les étudiants non issus de l’Union européenne. Nous ne les appliquerons que si nous sommes contraints de le faire et, dans ce cas, nous mettrons en œuvre des systèmes compensatoires. Nous poursuivrons par ailleurs notre politique d’accueil des étudiants et des chercheurs en exil, en mettant l’accent sur leur insertion académique et professionnelle.

Nos principales propositions sont :

  • Définir collégialement une stratégie internationale ambitieuse :
    • Développer, sur la base de notre coopération renforcée au sein d’EUCOR, une stratégie de partenariats plus globale avec l’espace germanophone à travers la création d’une « Maison de l’Allemagne » en charge du soutien à notre stratégie et de la promotion de la langue et de la culture allemandes ;
    • Valoriser et renforcer les échanges euro-méditerranéens comme une priorité française et européenne ;
    • Favoriser les échanges bilatéraux et la mobilité physique comme expérience culturelle pour les étudiantes et étudiants.
  • Porter une politique internationale responsable dans un monde en recomposition géopolitique :
    • Faire examiner les partenariats sensibles par notre comité d’éthique avec la visite d’une délégation sur place si cela s’avère nécessaire ;
    • Choisir nos partenariats en fonction de l’intérêt scientifique ou éducatif réciproque.
  • Revenir sur la mise en place des droits différenciés :
    • Exonérer tous les étudiantes et étudiants hors UE si nous sommes au-dessous des 10% d’exonération à l’échelle de l’Université ;
    • Dans le cas contraire, flécher des bourses d’aide pour des pays avec lesquels nous voulons développer des relations choisies (Japon, Brésil, Maghreb…). Ces bourses attireront les étudiantes et étudiants de ces régions et leur permettront de couvrir les droits différenciés.
  • Développer l’offre de masters en anglais pour faciliter la venue d’étudiants étrangers et mieux préparer nos étudiantes et étudiants à être mobiles au plan international.
  • Créer un volant de postes de professeurs invités pour accueillir des chercheurs qui ne peuvent mener leurs recherches dans leur pays et qui sortent du dispositif PAUSE. Cet accueil s’articulera avec des dispositifs existants (ICORN au niveau de la ville, fondation Heller…).

« Mieux vivre notre université. » Cette ambition se traduit concrètement dans notre programme en formant le quatrième pilier de notre action, un pilier consacré à la respiration institutionnelle et, par ricochet, à celle de toute notre communauté. Nous voulons une université du « mieux », et non une université du « plus ».

Nous avons besoin de faire une pause dans la course effrénée aux projets qui contribuent à densifier et à complexifier le fonctionnement de notre université. Nous avons besoin de fluidifier et de raccourcir les circuits internes qui génèrent du stress et une charge de travail à tous nos personnels et usagers. Nous avons besoin de temps pour penser ; nous avons besoin de quiétude pour nous concentrer.

Si nous sommes dépendants d’une réglementation nationale et européenne qui nous impose évaluations, appels à projets et processus, nous avons en revanche la main sur nos propres procédures internes, sur nos circuits administratifs, sur nos appels à projets internes et sur nos calendriers. Nous avons également la possibilité de faire respirer nos campus, de nous accorder des temps de pause dans nos vies, de ménager des endroits où nous échappons au bruit.

Nous proposerons d’inscrire un droit à la respiration qui pourra prendre la forme d’une déconnexion numérique (pour arriver à nous concentrer sur le fond de notre action) ou d’une pause récréative (pour souffler, se divertir ou se cultiver). De même, nous créerons un droit au silence en dédiant des espaces existants au travail silencieux et à la quiétude et en redonnant une place plus grande à la nature dans nos campus. La communauté étudiante sera pleinement incluse dans ces dispositifs, qui impliqueront aussi de repenser nos calendriers, nos rythmes hebdomadaires et notre rapport à un savoir parfois trop quantitatif et trop peu qualitatif. Pour faire respirer la vie des parents, étudiants ou personnels, nous étudierons la faisabilité d’installer une crèche sur l’un de nos campus.

Nos principales propositions sont :

  • Faire porter au sein d’une vice-présidence la transformation institutionnelle et la fluidification de nos procédures. Associer un comité des usagers à cette politique afin de garantir la juste identification des problèmes et la proposition de solutions collectives.
  • Repenser nos rythmes universitaires annuels et hebdomadaires avec un cadrage plus léger permettant plus de souplesse aux composantes et avec des temps de respiration propices à la réflexion et à une meilleure santé mentale de nos étudiantes et étudiants.
  • Introduire un droit à la déconnexion numérique le soir et le week-end.
  • Accorder le droit à un semestre « sabbatique » tous les 7 ans (semestre payé avec décharge totale de cours) à tout enseignant-chercheur et toute enseignante-chercheuse.
  • Créer des espaces de quiétude dans chaque bâtiment (ou groupe de bâtiments).
  • Verdir nos campus pour plus de biodiversité et pour respirer en phase avec la nature. Cela passe par la création d’espaces de biodiversité qui favoriseront les espèces locales et par une désartificialisation des sols, en particulier des parkings.
  • S’alimenter mieux et faire respirer notre planète en imposant aux marchés de restauration le recours à des produits locaux avec une alternative végétarienne systématique.

L’exigence d’exemplarité


Notre ambition pour notre université n’ira pas sans une exigence d’exemplarité. Il en va des valeurs que nous voulons promouvoir, de la manière dont nous faisons vivre notre communauté et de l’image que nous donnerons de notre établissement.

Nous souhaitons rompre avec la politique menée jusqu’ici dans le domaine de l’égalité, de la parité et de la diversité et déployer une politique plus ferme et plus large sur le sujet. Nous étendrons notre approche aux questions de l’identité de genre, de l’homophobie et de la transphobie (trop peu traitées) et aux actions de prévention et de plaidoyer (trop peu visibles). Nous refuserons toute discrimination, qu’elle soit liée au genre, à la religion, à la culture, à la couleur de peau ou à tout autre critère. Nous ne tolérerons aucune forme de harcèlement, moral ou sexuel, et signalerons tous les cas à la justice. Nous n’aurons pas non plus de tolérance envers les actes et propos xénophobes ou racistes. Sur tous ces sujets, nous mènerons des campagnes actives de sensibilisation et de prévention.

Nos principales propositions sont :

  • Avoir une politique ferme de recours à l’article 40 du Code de procédure pénale pour le signalement de faits de violence ou de harcèlement. Déterminer collectivement au sein de l’université la ou les personnes responsables d’effectuer ce signalement.
  • Instituer un réseau de véritables référents (et non de « correspondants ») sur l’égalité, le harcèlement et les violences sexistes, sexuelles et homophobes (VSSH), à raison d’un par composante et par unité de recherche, ainsi qu’un référent au conseil doctoral.
  • Professionnaliser le réseau des référents Egalité-parité par la mise en place de formations obligatoires à l’exercice de leurs missions.
  • Multiplier et diversifier les partenariats avec des associations spécialisées dans la lutte contre les différentes formes de violences (homophobes, transphobes, sexistes…).
  • Création d’un atelier de formation en L1 pour tous les étudiants et étudiantes de l’université sur les violences sexistes, sexuelle, homophobes et transphobes, le harcèlement, les discriminations, le racisme et la xénophobie.

Conscients des enjeux environnementaux locaux et globaux, nous porterons une politique responsable pour favoriser une société plus durable. Nous reverrons le format de nos événements internationaux pour en diminuer la fréquence et en augmenter la durée. Mais nous devrons surtout agir sur nos mobilités quotidiennes qui constituent le poste principal de notre bilan carbone. Nous mettrons en place un fonds de mobilité durable, qui devra contribuer à financer les mesures incitatives en faveur des transports décarbonés. Alimenté en partie par l’IdEx et par une contribution prélevée sur les déplacements carbonés, il servira à financer les mobilités douces au quotidien et à soutenir le surcoût des voyages en train (souvent plus coûteux que l’avion). Les composantes et unités les plus vertueuses se verront gratifier de bonus en fonction de leurs progrès dans cette transition. Nous contribuerons aussi, par notre recherche et par le choix de nos partenaires, au développement des énergies renouvelables et à la sortie des énergies fossiles, ainsi qu’à un modèle de société plus juste et plus respectueux de l’environnement. Nous soutiendrons la production de contenus académiques sur ces sujets. Nous promouvrons, en concertation avec les collectivités locales et l’État, une politique favorisant les transports en commun à des tarifs adaptés pour nos mobilités quotidiennes.

Nos principales propositions sont :

  • Promouvoir des transports doux pour nos mobilités quotidiennes et pour nos missions à l’aide du fonds de mobilité durable :
    • Mettre en œuvre un « plan vélo » à l’échelle de tous nos campus (flotte de vélos de service, multiplication des arceaux, abris pour les VAE, douches dans les bâtiments, ateliers de réparation…) ;
    • Mettre en place des dispositifs incitatifs à la décarbonation des trajets quotidiens (prime vélo majorée, possibilité de travail à distance depuis un site délocalisé dans des conditions encadrées…) ;
    • Revoir notre charte de voyage en favorisant le train par rapport à l’avion pour nos missions et en autorisant la première classe pour les longs trajets.
  • Encourager les projets de recherche portant sur la sortie des énergies fossiles, la décarbonation et des procédés industriels plus durables et vers la transition sociétale
  • Créer un lieu dédié aux enjeux écologiques pour étudiants et personnels (recyclerie, ateliers vélo, récupération de stocks d’invendus, atelier cuisine, repair-café…). Ce lieu pourrait être porté par une association qui pourrait mêler étudiants et personnels et valoriser l’engagement étudiant.
  • Engager un chantier de transformation énergétique :
    • Étudier la faisabilité d’un plan solaire (photovoltaïques ou avec fluide caloporteur) ;
    • Transformer nos pratiques quotidiennes de recherche pour plus de sobriété énergétique (lumière, arrêt des sorbonnes et ventilations lorsqu’elles ne sont pas utilisées…) et engager une réflexion sur les consommables et sur les déchets (achats durables).
    • Intégrer l’isolation énergétique à la réflexion sur le campus du 21ᵉ siècle.

Fidèle à notre engagement sur ces sujets, nous serons attentifs au strict respect de la liberté académique telle que le prescrit la loi. Nous ne pratiquerons aucune forme de censure et serons proactifs pour faire respecter la liberté de chercher et d’enseigner. Nous n’aurons recours aux forces de l’ordre qu’en cas de trouble avéré de l’ordre public et/ou de menace sur nos personnels ou nos biens. Nous dénoncerons toute intrusion du gouvernement dans nos politiques universitaires, si cette intrusion n’est pas conforme à la législation.

Nous garantirons l’éthique de toutes nos activités par un comité ad hoc, qui aura aussi pour mission de veiller au respect de la liberté académique. Cela concernera tant nos activités de recherche que notre politique de partenariats internationaux. Nous continuerons d’avoir une attention particulière à l’éthique de nos collections scientifiques, dont l’histoire n’est pas sans poser de questions. Enfin, nous poursuivrons une politique mémorielle qui transmette aux jeunes générations les leçons de l’histoire.

Nos principales propositions sont :

  • Créer un comité d’éthique d’établissement et de protection de la liberté académique avec une possibilité d’auto-saisine de ce comité.
  • Mener une politique mémorielle forte, éclairée par la recherche, sur les leçons de notre histoire (période coloniale, 3e Reich), qui soit couplée à d’actions éducatives et d’information.

Notre méthode

Le contexte budgétaire contraint de notre établissement, dépendant de facteurs externes (coût de l’énergie, inflation…) et d’une politique de pseudo-autonomie de l’État consistant à faire peser sur l’université des mesures non-compensées (points d’indice, mesures Guérini, CAS pension…) et à ne pas financer à la hauteur de nos besoins nos missions de service public, ne permet pas a priori de dégager de nouvelles marges. L’IdEx et les appels à projets du PIA nous donnent toutefois de la souplesse à condition d’intégrer les dispositifs et les budgets afférents au fonctionnement de notre établissement. Nous prônons un changement d’approche consistant à mettre progressivement ces fonds dans les services et dans les composantes et de ne pas en faire des dispositifs « additionnels », qui échappent à notre gouvernance et ne contribuent directement ni au fonctionnement général ni à nos missions. Nous redonnerons ainsi de la ressource humaine et financière dans nos services et dans nos composantes.

Par ailleurs, notre projet, porteur de fortes ambitions, saura mobiliser de nouvelles ressources financières publiques, notamment par l’intérêt qu’il pourra susciter auprès des élus locaux et par les effets qu’il produira sur le territoire. Nous irons également chercher des financements binationaux et européens (Feder, Interreg, UFA…) et saurons attirer, par l’intermédiaire de nos deux fondations, des financements privés sur des axes stratégiques votés et choisis par nos instances. Il n’y a qu’avec une réelle ambition et une vision forte que nous créerons une dynamique financière vertueuse au service de notre communauté et de nos missions de service public.

Au pluriel, c’est aussi une méthode : celle de l’écoute, du débat et de l’intelligence collective. L’idée même de notre collectif est née ainsi. Notre programme s’est construit dans une démarche participative qui s’est déployée durant deux mois : huit ateliers internes à notre collectif, dix réunions publiques et plus d’une centaine d’entretiens individuels menés par notre candidat, Mathieu Schneider, avec des acteurs internes et des partenaires externes à notre université.

C’est animés de cet esprit collectif que nous agirons lorsque nous serons élus.

Nous ferons l’université du « mieux », et non celle du « plus ».

Nous ferons de notre pluralité notre force et notre singularité.

Nous bâtirons ensemble l’université du futur, épanouissante, diverse et solidaire.

AU PLURIEL

pour mieux vivre notre université